Des modes de communication variés
La surdicécité implique des modes variés de communication. Les plus pratiqués en France sont : le Français oral, la Langue des Signes Française (LSF), la LSF tactile, la dactylologie, le braille, l’écriture fictive (ou furtive), les pictogrammes, les codes personnels, l’écriture au feutre noir épais, etc…
LSF Tactile
La personne sourdaveugle place ses mains sur les mains de la personne qui signe afin de percevoir par le toucher : la configuration, l’orientation, l’emplacement et le mouvement des signes.
Dactylologie tactile
Cette méthode consiste à épeler chaque mot avec l’alphabet des lettres de la LSF. La personne sourdaveugle place sa main sur le dos de la main de la personne qui lui parle en dactylologie pour elle ou alors sa main peut envelopper les lettres formées, les paumes des interlocuteurs se faisant face.
Braille
L’interlocuteur tape sur un clavier relié à une plage braille permettant ainsi à la personne sourdaveugle de recevoir le message en braille.
Pictogrammes
Dessins co-construits dans la situation avec les personnes sourdaveugles, ils permettent d’évoquer l’objet, l’action, la situation, le signe de la LSF. Ils peuvent être écrits en relief sur les feuilles plastiques.
Ecriture Fictive ou furtive
La personne écrit avec son doigt dans la paume de la main de la personne sourdaveugle ou sur une surface plane.
D’autres modes de communication sont utilisés à l’étranger comme la méthode Tadoma (lecture labiale tactile), l’alphabet Lorm, l’alphabet Malossi, la communication haptique…
L’alphabet Lorm (vidéo)
Gant sur lequel est imprimé l’alphabet Lorm allemand, technique de communication avec les personnes sourdaveugles inventée par Heinrich Landesmann (connu sous le pseudonyme de Hieronymus Lorm) (1821-1902). Les lettres sont positionnées sur la main, et on écrit sur la main de la personne handicapée en touchant ou effleurant les différents emplacements des lettres, pour former des mots.
Méthode Tadoma
Personne sourdaveugle utilisant la méthode Tadoma qui consiste à placer le pouce sur les lèvres de la personne qui parle, l’index sur la joue, et les autres doigts sur le cou. Elle sent ainsi tous les aspects physiques de la parole, l’air dans les joues, le mouvement des lèvres et la vibration des cordes vocales.
Le mode de communication de la personne sourdaveugle varie selon le moment de survenue de la surdicécité, sa forme, son origine, son ampleur et les acquisitions de la personne sourdaveugle.
Les 4 modes de communication les plus utilisés en France :
Le français
Dans cette catégorie, on retrouve les personnes qui communiquent en Français, à l’oral. Elles ont la culture des personnes entendantes :
- Surdicécité primaire : la personne naît sourde et malvoyante ou aveugle, elle bénéficie d’un bon gain prothétique (prothèses auditives ou implants) et apprend le français grâce au soutien de son environnement et des rééducations orthophoniques.
- Surdicécité secondaire : la personne naît aveugle ou avec une déficience visuelle importante, l’atteinte auditive apparaît au cours de la vie (maladie ou accident).
- Surdicécité tertiaire : la personne devient malentendante-malvoyante au cours de la vie soit par maladie ou par vieillissement.
Dans de nombreuses situations, malgré les meilleures aides techniques (appareils acoustiques, boucle magnétique, implant cochléaire, etc.), ces personnes se trouvent momentanément encore plus en difficultés du fait du bruit environnant, par exemple lors d’un repas de famille, ou d’un passage dans une gare, un centre commercial, une rue bruyante.
Le Français peut avoir plusieurs supports : l’oral, l’écrit normal dit « en Noir », l’écrit en gros caractères, en fonction du confort visuel de la personne, en braille, ou sous la forme de l’écriture dite fictive ou furtive.
La Langue des Signes Française
Dans cette catégorie, on retrouve les personnes sourdes, communiquant en LSF. Elles ont une culture sourde basée sur la dimension visuelle du monde.
- Surdicécité primaire : la personne naît sourde et malvoyante, l’adaptation prothétique (prothèse auditive ou implant) n’est pas possible pour des raisons diverses.
- Surdicécité secondaire : la personne naît sourde, le handicap visuel ou la cécité arrive au cours de la vie (syndrome génétique tel que le syndrome de Usher type 1, maladie ou accident). Souvent elle n’est pas appareillée ou implantée. Une adaptation de la LSF est souvent nécessaire en limitant les gestes dans l’espace. Une attention particulière est indispensable pour respecter la distance de vision confortable pour la personne, qui peut avoir un champ visuel réduit. Dans de nombreuses situations, les personnes sourdaveugles utilisant la LSF se trouvent momentanément totalement sourdaveugles, par exemple dans un contre-jour, un lieu sous éclairé ou lors du passage de l’ombre à la lumière.
La Langue des Signes Française Tactile
Dans cette catégorie, on retrouve les personnes sourdaveugles de culture sourde, totalement aveugle elle communique en langue des signes tactile :
- Surdicécité primaire : la personne naît sourde et très malvoyante ou aveugle, elle n’est pas appareillée ou implantée.
- Surdicécité secondaire : la personne naît sourde, lorsqu’elle perd sa vision la communication passe progressivement de la LSF à la LSF tactile.
Les modes de communication alternatifs
Dans cette catégorie, on retrouve les personnes suivantes :
- Surdicécité primaire : la personne naît sourdaveugle ou le devient avant la mise en place du langage : souvent la communication est non-verbale, avant l’acquisition de gestes naturels et de symboles (pictogrammes).
Attention
Une personne sourdaveugle peut avoir un mode de réception différent de son mode d’émission. Par exemple : certains vont s’exprimer oralement et vous devrez lui répondre en utilisant l’écriture fictive ou la LSF.
Il est toujours important de s’assurer de la compréhension, plus la communication est difficile plus les contresens, les non-sens, les incompréhensions sont fréquents engendrant parfois des sautes d’humeur.